Lettres du commandant Coudreux à son frère (1804-1815)

Vienne, 18 juin 1809

Mon cher ami,
Demain matin, je quitte le 15è régiment d'infanterie légère !
Mon colonel est passé général de brigade et je le suis en qualité de premier aide de camp ; j'ai déjà reçu depuis deux jours l'ordre de Sa Majesté pour me rendre auprès de lui.
Mon nouvel emploi offre quelques avantages, indépendamment de celui qu'on trouve toujours à servir dans les états-majors. D'abord, je n'aurai plus de dépenses à faire pour ma table ; 2° je recevrai 2300 francs par an ; 3è en temps de guerre : quatre rations de fourrage ; en temps de paix : deux rations de fourrage, etc.
Mon changement d'état vient de m'occasionner une nouvelle dépense : je suis obligé d'acheter un cheval ; mon uniforme d'aide de camp me coûte également horriblement cher. J'ai la peine, mon cher ami, de m'adresser encore à toi, mais j'espère que je te demande aujourd'hui de l'argent pour la dernière fois.
Je te priais, par mon avant-dernière lettre, de remettre à M. Bellet, quartier-maître de mon régiment, à Paris, 400 francs. Les avances que la caisse vient de me faire ici me rendent de nouveau débiteur de 600 francs. Ensemble 1000, je dis mille francs, que je t'aurai la plus grande obligation de lui remettre de suite en papier, à une ou deux usabces sur la capitale.
Je compte à cet égard, mon cher ami, sur ta bonne amitié et sur ton exactitude.
Adieu. je t'écrirai aussitôt que j'aurai rejoint mon général.
Tout à toi.

P.S. Je viens de compléter mon équipage de campagne en effets et en chevaux ; j'ai dépensé pour tout cela plus de 2000 francs depuis mon arrivée à Vienne.
Ecris-moi désormais à l'adresse suivante :
Monsieur A.C., capitaine, aide de camp du général de la brigade Desailly, 4è division, 3è corps d'armée.

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