Davout au Major général de la grande armée, prince de Neufchatel, etc. (3)
Naumbourg, 15 octobre 1806, à minuit

Monseigneur, j'ai reçu la lettre que Votre Altesse m'a écrite par mon aide de camp Falcon.
Vos ordres sont exécutés ; le corps d'armée, ainsi que j'ai eu l'honneur de vous en rendre compte, est à Freybourg et à Naumbourg ; le prince de Ponte-Corco est maintenant entre moi et l'ennemi : je ne puis en conséquence le poursuivre, mais je me tiendrai toujours en mesure d'exécuter les dispositions que renferme votre lettre du 15.
J'ai l'honneur de vous faire connaître le nouveau rapport que je reçois du général commandant la cavalerie du 3è corps :

Grossnen, 15 octobre, à quatre heures et demie du soir.
"Une colonne de l'ennemi que j'ai en vue se dirige par Colleda ; l'autre que j'ai en vue marche sur Osterhausen."
Ces rapports me paraissent bons. Le prince de Hohenlohe, depuis la mort du duc de Brunswick et la blessure du Roi, paraît être investi du commandement général : il fait courir le bruit qu'il veut tenter encore le sort des armes du côté de Frankenhausen.
Une grande partie des bagages se sont dirigés sur Erfurt avec qelques troupes ; les ennemis doivent tenter ce sacrifice pour sauver leur infanterie et leur cavalerie, et les rallier sous Magdebourg ; tel est le plan qui a été arrêté, m'a assuré un officier prussien.
Parmi les deux mille et quelques cents prisonniers dont j'ai déjà connaissance, il s'y trouve deux généraux, plusieurs colonels et soixante et quelques officiers de grades inférieurs.
Tous les régiments du 3è corps, quelques pertes qu'ils aient faites, ont conservé leurs drapeaux, même les régiments qui ont perdu les deux tiers de leur monde ; tels sont les 13è d'infanterie légère, 12è et 85è de ligne ; la perte des officiers est très-considérable.
Le 17è a un drapeau de la garde royale à la tête de laquelle le Roi a donné.

P.S. Je reçois à l'instant un nouveau rapport du général commandant la cavalerie légère :
"Vingt-cinq pièces de canons ont été prises ce matin, ainsi que beaucoup de caissons ; le tout était abandonné et n'a pu être emmené, faute de chevaux."

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