Le Maréchal Davout à l'Empereur et Roi
Frederickfels, 26 octobre 1806

Sire, j'ai l'honneur de rendre compte à Votre Majesté que de mon quartier général de Lukenvalde, le 24, à cinq heures du matin, j'ai fait diriger par des chemins détournés sur Furstenwalde et de là sur Francfort deux trompettes prussiens qui avaient accompagné le 14 l'aide de camp du maréchal Kalkreuth. L'officier d'état-major que j'ai chargé de cette mission est très-intelligent ; il n'a pas encore reparu.
Dès le 24 au soir, trois partis de cavalerie légère ont été poussés sur Mittenwalde et Koenigs-Wusterhausen ; là ils se sont séparés ; l'un s'est porté directement par Storkow sur Neubrick, point de jonction du canal de l'Oder avec la Sprée ; les deux autres, remontant la rive droite de la Sprée, se sont dirigés, l'un sur Francfort et l'autre sur Müllrose, centre du canal de navigation.
Dans la nuit du 25 au 26, j(ai donné ordre au général Vialannes, commandant ma cavalerie légère, de marcher sur Francfort en se laissant flanquer par des partis sur les routes de Custrin et de Furstenwalde.
Je pense par ces mesures avoir rempli les intentions de Votre Majesté ; j'attends incessamment les prmeiers rapports ; le général Vialannes a l'ordre de s'emparer de Francfort et de maîtriser le pont q'il n'a point encore été coupé.
Je viens d'être instruit que le canon se fait entendre au loin du côté d'Orianenbourg ; je fais partir un officier pour aller aux renseignements.
J'ai eu l'honneur d'adresser cette nuit à Son Altesse le major général un rapport de divers voyageurs auquel Votre Majesté peut ajouter foi.
On me prévient qu'il vient d'arriver à Berlin un espion prussien ; je donne l'ordre qu'il soit arrêté à l'instant. Il arrive de Francfort.

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