Davout au Major général de la grande armée, prince de Neufchatel, etc.
Fredrickfels, 29 octobre 1806

J'ai l'honneur d'annoncer à Votre Altesse que je reçois, à l'instant, du général Vialannes, l'avis que le pont de Francfort-sur-l'Oder est entièrement rétabli de manière à pouvoir permettre le passage de l'artillerie.
J'ai ordonné au général Vialannes de pousser des partis de cavalerie au delà de l'Oder dans toutes les directions.
A Varsovie, le 18 octobre, il n'y avait qu'une garnison que l'on estime être de 7.000 à 8.000 hommes, en raison de l'importance de cette place et de sa proximité des frontières de l'Autriche.
En général, il ne reste dans toutes les places de la Pologne ou de la Prusse que des bataillons de dépôt.
A la même époque du 18, il n'était nullement question que les Russes fussent en mouvement ; aucun préparatif n'était fait, rien n'était annoncé.
L'officier d'état-major que j'avais chargé de rendre aux avant-postes prussiens les trompettes et cavaliers qui avaient accompagné le major Ziethen, aide de camp du général Kalkreuth, envoyé en parlementaire le lendemain de la bataille, vient de rentrer ; il a trouvé les premières troupes prussiennes à trois lieues de Custrin ; il a été introduit dans cette place le 26, vers six heures du soir.
Il paraît que le Roi est parti avec la Reine pour Graudenz, sur la Vistule.
La garnison de Custrin paraît faible.
Un de mes interprètes s'est procuré à Berlin un des extravagants manifestes du roi de Prusse ; je l'ai adressé, par un de mes aides de camp, à Votre Altesse.

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