Davout au Ministre de la Guerre, Major général
Hall, 3 avril 1806

Monsieur le Maréchal, j'ai l'honneur de transmettre à Votre Excellence les réclamations qui ont été adressées au général Friant sur l'occupation de divers pays appartenant à Sa Majesté le roi de Wurtemberg.
Dans l'état des cantonnements que je vous ai adressé, il est plusieurs villes et villages qui appartiennent à ce souverain.
La nécessité m'a forcé d'autoriser les officiers généraux à étendre leurs cantonnements, m'étant assuré par moi-même, en faisant l'inspection des divisions Friant et Gudin, que le pays était très-pauvre et hors d'état de nourrir une aussi grande quantité de troupes.
Votre Excellence ne peut ignorer que la route de Heillbronn à Donauwoerth a reçu le passage de la grande majorité de l'armée, et que cette ligne a été pendant longtemps celle d'étapes, ce qui en a presque épuisé les ressources.
La seigneurie de Limbourg, qui est occupée par une grande partie de la division Friant, est un pays extrêmement montueux, sans communications, où les villages ne sont que de malheureux hameaux composés de quelques maisons et dont les habitants ne vivent que du travail de leurs mains.
Je dois en outre observer à Votre Excellence qu'indépendamment de l'impérieuse nécessité qui m'a forcé à étendre mes cantonnements, ils ne l'ont été cependant qu'en remplissant l'objet de votre lettre du 29 mars.
Je viens de passer la revue de la division Gudin. Je n'ai également que des rapports favorables à faire à Votre Excellence sur la tenue et la discipline de cette division ; nous sommes en mesure de nous porter au loin, si la gloire de notre souverain l'exige.
Je viens de recevoir à l'instant une lettre de M. le comte Ebenfeld, ministre d'Etat de Sa Majesté le roi de Wurtemberg, que j'ai l'honneur de vous adresser avec la copie de ma réponse.
Je pars demain pour me rendre à OEttingen, où je serai rendu le 7.

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