Davout au Major général de la grande armée, prince de Neufchatel, etc. (2)
Bamberg, 5 octobre 1806

Monseigneur, j'ai l'honneur de rendre compte à Votre Altesse du résultat de la revue du corps d'armée que j'ai passée, en vertu de l'ordre du jour du 3 octobre.
En général, toutes les troupes ont mis à profit les moments de repos, pour se préparer à entrer en campagne, et je dois ajouter que la sollicitude des généraux et des officiers a eu les meilleurs résultats.
L'armement est partout dans un très-bon état. Sur tout le corps d'armée il ne manquait pas au-delà de quinze à vingt baïonnettes, qui ont été remplacées peu d'heures après.
L'habillement a été reçu et délivré par tous les régiments ; les troupes sont dans la tenue où elles eussent été, si elles avaient passé la revue de Sa Majesté l'Empereur à Paris.
La chaussure remplit les intentions de Sa Majesté ; chaque soldat a deux paires de souliers dans le sac et une aux pieds ; quelques régiments en ont même une quatrième paire de réserve qu'ils font suivre ; quelques-uns davantage ; tous quelques paires de rechange.
Quant aux ustensiles de campement, cet objet avait été entièrement oublié ; mais depuis ma marche, on s'en est essentiellement occupé ; toute la 1ère division peut être considérée comme ayant ce qui lui est nécessaire.
La 2è est bien moins fournie, mais sous vingt-quatre heures elle sera au niveau. La 3è est la plus arriérée ; cependant il n'y a que ce reproche à lui faire, car sa tenue est excellente.
Il ne manque rien à l'artillerie ; les troupes sont pourvues de 50 cartouches par homme et de 3 pierres à feu.

Indépendamment de l'approvisionnement de 1.200.000 cartouches contenues dans les caissons, il en restera 200.000 provenant du dernier envoi de 300.000 que j'avais demandées pour compléter les 50 par homme. Je ferai déposer à Chronach les 200.000 restantes, attendu que je n'ai aucun moyen de transport pour les faire suivre, et que ce serait les exposer à être entièrement avariées que de les faire transporter sur des voitures du pays.

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