Davout au Premier Consul
10 floréal an XII (30 avril 1804)

Mon Général, à mon retour de Flessingue, où j'ai accompagné le ministre de la guerre, je m'empresse de vous envoyer des journaux anglais que le général Monnet m'a remis pour vous.
L'amiral Verhuel doit mettre en rade dans le courant de la semaine toute la deuxième partie de la flottille ; il compte y rester douze à quinze jours pour exercer les hommes que son gouvernement lui a envoyés pour faire le service de matelots.
Il ne manque pour avoir la totalité de la troisième partie de la flottille qu'une douzaine de bateaux canonniers et 4 ou 5 chaloupes canonnières qui sont attendues d'un instant à l'autre. Il manquera à l'amiral Verhuel près de 1100 matelots pour former les équipages. Le ministre de la guerre doit faire des démarches auprès du gouvernement batave pour qu'il adopte la mesure de les prendre dans les différents corps de l'armée hollandaise, comme étant la meilleure, la plus prompte et la seule de laquelle on puisse espérer un succès.
Tous les généraux, officiers, sous-officiers et soldats du camp de Bruges m'ayant témoigné, mon Général, le plus vif désir d'exprimer les voeux qu'ils forment et qu'un même sentiment d'amour, de reconnaissance et d'intérêt national suscite à la fois dans toutes les parties de l'empire, j'ai cru devoir me rendre à ce désir. Demain j'aurai l'honneur de vous transmettre l'espression des voeux communs de l'armée et toutes les adresses qui m'ont été remises par toutes les divisions qui la composent.
Le ministre de la guerre est parti la nuit dernière ; il doit vous avoir rendu compte du bon esprit qui anime l'armée, et de sa fidélité et de son dévouement pour votre aguste personne.

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