Davout au Premier Consul
12 germinal an XII (2 avril 1804)

J'ai l'honneur de vous rendre compte qu'il ne manque à la deuxième partie de la flottille batave que des matelots. Les mesures prises pour en procurer à l'amiral Verhuel ont dès le commencement produit le plus grand effet. Au lieu de 5 hommes par compagnie, il s'en présentait beaucoup plus et qui tous avaient été ou matelots ou longtemps sur mer. Mais je ne sais à quoi attribuer les entraves et la lenteur que l'on a fait succéder à un instant de bonne volonté. Dans les premiers jours, l'amiral Verhuel avait reçu 16 matelots volontaires dont il est très-content. Cet envoi ayant cessé, et le général Marmont s'étant emparé de 150 bons marins qui étaient sur une frégate hollandaise que l'on a désarmée, et que le gouvernement holladais avait annoncé à l'amiral Verhuel, celui-ci ne peut plus prévoir l'époque où la deuxième partie de la flottille sera prête.
Il est à craindre que Marmont ne sacrifie la flottille batave à sa flotte.
J'ai l'honneur de vous adresser, mon Général, six gazettes anglaises de date aussi récente que possible, que vient de m'envoyer le général Monnet, qui est toujours très-exact à me faire passer, pour que je vous les envoie, toutes les nouvelles qu'il se procure d'Angleterre.
Tous les renseignements que reçoit le général Monnet et ceux que j'ai eus me donnent la certitude qu'Empden est l'endroit principal où les Anglais dirigent leurs espions, leurs libelles, leurs correspondances secrètes, leurs agents et les brigands ; tout cela passe par la Hollande pour être de là vomi en France.

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