Davout au Premier Consul
19 ventôse an XII (10 mars 1804)

Mon Général, j'a l'honneur de vous rendre compte que le 17, la deuxième et dernière division des corvettes de pêche est partie avec les vingt derniers schuters de Blankenberg. Ces derniers bâtiments sont arrivés à Dunkerque sans aucun événement. Les bateaux de Blankenberg ont continué leur route, et, les vents étant devenus contraires, ont mouillé entre Gravelines et Calais. Le 18 au matin, deux frégates anglaises les ont canonnés vivement. L'artillerie légère aux ordres du général Serras a donné, comme à son ordinaire, une protection efficace. Les ennemis, après une canonnade de sept heures très-vive, surtout de leur part, ont pris le large après avoir reçu quelques obus à bord. Le feu des Anglais n'a occasionné aucune espèce de dommage. Les vents ayant continué à être contraires, les bateaux de Blankenberg sont entrés à Gravelines.
Il partira d'Ostende à la marée de ce soir 20 bâtiments de transport à écurie ; il n'en restera plus qu'une cinquantaine.
Dans la nuit du 17 au 18, des embarcations anglaises ont surpris la patache des douanes de l'Ecluse et fait prisonniers 4 douaniers et 3 matelots qui se trouvaient à bord de cette patache sans faire aucune espèce de garde. Le poste de grenadiers n'a été prévenu que par le feu mis par les Anglais à bord de la patache ; les secours ont été trop tardifs.
Dans la nuit d'hier, on a aperçu entre Blankenberg et le Swin une lumière en mer se dirigeant sur la côte. 7 individus ayant été vus dans le même moment sur l'Estran ont pris la fuite au premier qui-vive. On a fait feu sans les atteindre, on est à la découverte, et s'ils restent dans les environs, j'espère qu'on parviendra à s'en saisir.
Par les mesures dont j'ai eu l'honneur de vous rendre compte, nous armerons la flottille batave sous trois ou quatre jours.
La croisière anglaise devant Flessingue est toujours très-forte.

retour à la correspondance de Davout