Davout au Premier Consul
1er ventôse an XII (20 février 1804)

J'ai l'honneur de vous rendre compte qu'ayant donné connaissance à l'armée du rapport du grand juge, l'indignation la plus générale s'est prononcée. Les généraux et les colonels m'ont demandé en leur nom et en celui de leurs troupes mon agrément pour vous réitérer en cette circonstance les assurances de leur dévouement et de leur fidélité ; je vous les adresse, elles sont spontanées et nullement le fruit d'aucune espèce de sollicitation.
Je dois vous faire connaître, mon Général, que le général Dumas, dans cette circonstance, a fait preuve d'un dévouement sans réserve. L'ordre du jour de l'armée, pièce que je joins ici, est autant de lui que de moi.
J'attends à tout moment la première partie de la flottille batave qui est en rade depuis deux jours. Un de mes aides de camp l'a vue prête à appareiller. Je saurai ce soir la raison de ce retard.
Il y a eu, mon Général, 42 bateaux baleiniers expédiés de Flessingue pour Boulogne, sur lesquels seize se sont perdus en route. Il en existait encore le 29 pluviôse 19 à Flessingue, qui devaient partir pour Boulogne par les canaux ; tous les jours on en attendait d'autres des ports de la Hollande. Sur les 108 bâtiments de transport attendus à Flessingue, 57 étaient arrivés.

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