Davout à l'Empereur Napoléon 1er
21 messidor an XII (10 juillet 1804)

J'ai l'honneur de vous rendre compte qu'en exécution des ordres de Votre Majesté Impériale, les garnisons des corvettes de pêche de Dunkerque ont été réduite à 10 hommes.
Tous les bâtiments de transport et 72 bateaux canonniers bataves sont partis il y a plusieurs jours de Flessingue pour Ostende par l'intérieur. Les premiers sont déjà presque tous ici, et sous sept à huit jours les seconds y seront aussi. Il ne manquera plus à la flottille batave que les 18 chaloupes canonnières, dont 13 sont déjà dans la rade de Flessingue depuis quelques temps. Les cinq autres y entreront aussitôt que les équipages seront arrivés. L'amiral n'attend que cela pour les faire venir par mer à Ostende. Le bon esprit qui anime les marins et les garnisons fournies, ainsi que j'ai eu l'honneur de l'annoncer à Votre Majesté, par chaque régiment, donne l'assurance que ce trajet se fera avec autant de succès que les précédents malgré les nombreuses stations anglaises.
L'amiral Verhuel a remis une dépêche pour la Haye au courrier de Votre Majesté. Déjà il a reçu la réponse de son gouvernement, qui paraît mettre beaucoup d'intérêt à la flottille et disposé à faire tout ce qui sera possible pour remplir vos intentions. Il annonce qu'il fait partir tout de suite 350 hommes composés partie des équipages des bâtiments destinés à la défense de l'intérieur, et l'autre partie des soldats de marine en garnison à Helvoëtsluis.
Sire, j'aurai l'honneur d'observer à Votre Majesté que cette quantité n'est pas suffisante pour composer les équipages des 100 bâtiments de transport, 72 bateaux canonniers et 5 chaloupes canonnières.
Le Conseil de la marine, qui est très-bien disposé pour compléter le nombre nécessaire, désire prendre 300 ou 400 marins sur les bâtiments de la flotte du Texel, qui seraient remplacés tout de suite par une levée générale dans les ports de la Hollande. Mais il est contrarié et retenu par les oppositions du général Marmont, qui ne voit, bien entendu, que la flotte.
J'aurai l'honneur d'observer à Votre Majesté que l'amiral Verhuel a donné l'exemple d'employer des soldats bataves comme marins en mettant cinq d'entre eux sous la direction d'un marin, et en mettant en remplacement sur la flotte du Texel 400 de ces hommes, peu exercés, il est vrai. On ne peut pas dire que cela serait nuisible, puisqu'il se trouverait 30 marins contre un homme qui ne l'est pas.
L'amiral Verhuel m'a assuré qu'un mot de Votre Majesté à leur ambassadeur Schimmelpennink serait nécessaire pour lever toutes les difficultés. Alors, sous quinze ou vingt jours, tous les équipages seraient complets.
Sire, j'ai l'honneur d'envoyer à Votre Majesté des gazettes anglaises que j'ai reçues ce matin du général Monnet.

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