Davout au Premier Consul
2 ventôse an XII (21 février 1804)

J'ai l'honneur de vous rendre compte que la première partie de la flottille batave n'a pas pu appareiller, les vents n'étant pas assez favorables pour doubler l'écluse. J'espère que nous la recevrons aujourd'hui. J'engagerai l'amiral à partir peu de jours après pour Flessingue pour y presser l'armement de la deuxième partie de la flottille. Il m'assure qu'elle sera prête dans une huitaine de jours si les matelots qu'on lui promet lui arirvent. Dans le courant de mars, par toutes les annonces qui lui sont faites, il espère avoir assez de canonnières et de bateaux plats pour former une troisième partie. Cela serait d'autant plus avantageux que ces embarcations pour un combat de mer sont bien supérieures aux corvettes de pêche.
Le contre-amiral Magon a reçu il y a deux jours l'ordre d'envoyer les corvettes de pêche à Dunkerque : elle vont partir. J'enverrai aussi dans cet endroit le 21è régiment qui arrive sur la flottille batave.
La troisième division ne pourra point former les garnisons pour les corvettes de pêche, suivant vos derniers ordres, tant que les 12è et 85è régiments resteront, le premier à Calais, et le deuxième dans la division du général Suchet, où il a été envoyé pour les travaux.
Le général Durutte me rend compte qu'un des bâtiments de transport partis d'Ostende a été conduit par son patron et l'équipage aux Anglais.
Je crois devoir vous envoyer un extrait de notes données par le chef de bataillon Bazin revenant de Saint-Domingue par la voie d'Angleterre et de Hollande. Dans toute autre circonstance, je n'y aurai mis aucune importance, mais j'ai pensé qu'il était bon d'attirer les regards de la police sur ces derniers pays, où les Anglais depuis quelques temps, sous le prétexte de renvoyer tous les Français non combattants, y mêlent des hommes dangereux.

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