Davout au Premier Consul
30 frimaire an XII (21 décembre 1803)

Mon Général, j'ai l'honneur de vous rendre compte que quatre bâtiments de transport de Blankenberg chargés de cordages et faisant partie d'un convoi envoyé d'Ostende à Boulogne, étant restés en arrière, poursuivis par plusieurs bâtiments anglais, ont échoué entre Gravelines et Calais à une heure après-midi. Les Anglais, ayant mis leurs chaloupes et leurs canots à la mer pour s'emparer de ces bâtiments, ont été contraints après un combat de trois quarts d'heure de renoncer à leur projet par la 2è compagnie d'artillerie légère du 5è régiment, la 8è compagnie de chasseurs à cheval du 1er régiment, et plusieurs détachements du 85è d'infanterie. Toutes ces troupes se sont portées avec la plus grande activité au secours de ces bâtiments.
Le feu a été très-vif de part et d'autre. Pendant près de trois quarts d'heures, les Anglais ont dû perdre du monde, plusieurs coups de notre artillerie ayant porté à bon, et entre autres des obus, ce qui les a forcés de prendre le large. Les quatre bâtiments de Blankenberg ont tout de suite continué leur route pour Boulogne.
Le général Serras, qui est chargé de la surveillance de la côte depuis Dunkerque jusqu'à Calais, fait ce service avec beaucoup d'activité.
J'ai l'honneur, mon Général, de renvoyer une note du général de division Sorbier, commandant en chef l'artillerie de l'armée, contenant la copie d'une lettre du ministre de la guerre qui fixe la quantité de pièces d'artillerie que l'on doit envoyer. Il résulte qu'il manque encore 16 pièces de différents calibres. L'approvisionnement est aussi incomplet.

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