Davout à l'Empereur Napoléon 1er
11 vendémiaire an XIII (3 octobre 1804)

Sire, j'ai honneur de rendre compte à Votre Majesté Impériale que depuis quelques jours la maladie diminue sensiblement. Elle ne roulait plus en grande partie que sur les hommes récemment sortis des hôpitaux. J'ai cru devoir, pour consolider les convalescents, user de votre autorisation. En conséquence j'ai fait reconnaître et marquer pour chaque régiment des deux 1ères divisions un quartier de rafraîchissement, qui sera occupé alternativement par la moitié du corps. Ce mouvement a été exécuté hier. Je m'en promets le plus heureux résultat. Il n'eût pas été prudent de le faire plus tôt, attendu qu'il n'y a qu'une huitaine de jours que la maladie a cessé dans le village que nous occupons maintenant. Les maladies dans ces villages ont été très-graves et souvent mortelles, et j'ai la satisfaction d'annoncer à Votre Majesté que la proportion des morts n'a été dans l'armée que de 1 sur 110 à 120 malades.
Les médecins m'ont donné l'assurance que sous un mois l'ancienne proportion des malades serait rétablie.
Votre Majesté vient de perdre le colonel Virideau, du 108è régiment. Cet officier était plein d'ardeur et possédait toutes les vertus militaires au plus haut degré.
J'ai l'honneur, Sire, de vous adresser de la part du général Monnet quatre journaux d'une date très-récente.

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