Davout au prince Joseph
22 floréal an XIII (12 mai 1805)

Monseigneur, la lettre du 13 floréal, dont Votre Altesse Impériale m'a honoré, m'est parvenue dans un de ces moments où le coeur, en proie aux plus vifs chagrins, est peu susceptible de recevoir des impressions agréables. Je viens de perdre ma petite fille, et l'état de grossesse où se trouve ma femme me rend plus inquiétant son désespoir. Le service de mon souverain et de ma patrie m'oblige de la laisser dans cette pénible situation. Cependant votre lettre pleine de bienveillance m'a aussi vivement affecté que si elle m'était parvenue dans une position plus heureuse.
La réception que le prince Joseph a reçue à l'armée est due à la réputation de bonté et d'affabilité dont il jouit, et à toutes les autres belles qualités qu'il possède.
Je vous demanderai, Monseigneur, la permission de faire connaître à l'armée les bons témoignages que vous avez rendus à Sa Majesté sur son excellente tenue et instruction, et sur cette rivalité de zèle, de fidélité et d'affection qui existe pour la personne de son auguste souverain. L'assentiment du prince Joseph sera aussi agréable à l'armée qu'il l'a été à son chef.

retour à la correspondance de Davout