L'Empereur Napoléon 1er au Maréchal Davout
Ludwigsbourg, 11 vendémiaire an XIV (3 octobre 1805)

Mon cousin, le ministre de la guerre vous répond par ce courrier pour ce qui est relatif au territoire prussien. Prodiguez tous les témopignages de considération et de bonne amitié pour le roi de Prusse. Il serait possible que l'ennemi fît quelques manoeuvres : il pourrait marcher au-devant de quelqu'un des corps d'armée, soit du côté de Heidenheim, - dans ce cas vous êtes trop loin et vous n'y pouvez rien, - soit en occupant Noerdlingen, et c'est dans cette intention que j'ai attaché une division de grosse cavalerie à votre corps d'armée. Arrivez le plus bonne heure qu'il vous sera possible à OEttingen. Si l'ennemi a passé le Danube et occupe Noerdlingen, prenez position et communiquez avec le maréchal Soult, qui couche le 13 à Ellwangen et doit être rendu le 14 à Noerdlingen. Par ce moyen, vos corps d'armée donneront ensemble, et votre grosse cavalerie vous sera très-utile dans la belle plaine de Noerdlingen. Si au contraire l'ennemi n'avait point passé le Danube depuis Ulm jusqu'à Donauwerth et prenait position sur l'Altmuhl, en débouchant par Neubourg ou Ingolstadt, et attaquait les généraux Marmont et Bernadotte, passez le Wernitz et portez vous par le plus court chemin au secours de ces corps d'armée, en prévenant le maréchal Soult, qui a ordre de suivre le même mouvement ...
Mon intention est, quand nous nous rencontrerons avec l'ennemi, de l'environner de tous côtés...

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