Davout au ministre de la guerre, major-général
Monheim, 15 vendémiaire an XIV (7 octobre 1805)

Monsieur le Maréchal, j'ai reçu l'ordre que Votre Excellence m'a adressé pour le mouvement sur Harbourg de la division de grosse cavalerie du général Nansouty. Cet ordre a été transmis sur-le-champ au général Nansouty et recevra son exécution.
Quant à l'ordre relatif à la marche du corps d'armée sur Monheim, Votre Excellence aura vu par ma lettre dhier soir que déjà mes dispositions étaient faites pour me porter aujourd'hui sur ce point.
L'avant-garde est à Rennershofen, le corps d'armée à Monheim ; ce soir, je ferai ce que je pourrai pour passer le Danube entre le Lech et Neubourg, dont les Autrichiens ont cupé le pont.
Vous me dites que Sa Majesté vous charge de me témoigner son mécontentement d'avoir laissé à Manheim les pièces de 12 et autres pièces et caissons d'artillerie destinés au 3è corps d'armée, et que je suis le seul dans ce cas, les autres s'étant servis des chevaux de réquisition. Je vous a rendu compte à Manheim que les chevaux de réquisition qui avaient amené le matériel d'artillerie qui nous était destiné avaient été renvoyés par l'ordre du général Songis au général Marmont, à qui ils étaient destinés. On m'a annoncé que les autres nous seraient incessamment envoyés ; le passage s'est effectué, et les chevaux n'étaient pas encore arrivés. Cent chevaux de réquisition étaient sans destinaion, et personne ne les réclamait, ils nous ont servi à emmener quelques caissons de plus ; enfin c'est avec des boeufs et des chevaux requis dans le pays que nous avons remplacé tous les chevaux morts dans les mauvais chemins que nous avons traversés.
J'ai l'honneur de vous prier de faire connaître ces faits à Sa Majesté ; ils m'ont assez contrarié, et il n'est pas juste de m'accuser des contre-temps ou de la négligence des autres.

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