Davout au ministre de la guerre, major-général
Dachau, 23 vendémiaire an XIV (15 octobre 1805)
Monsieur le Maréchal, j'attends toujours les ordres de Votre Excellence dans les positions dont j'ai eu l'honneur de lui rendre compte.
La 1ère division occupe Greiffenberg, sur la route de Landsberg.
Une brigade de la 2è division est à Bruck, l'autre est sous Dachau.
La 3è dibvision occupe la position d'Ober-Roth, derrière le Glon.
L'avant-garde est à Germering.
J'ai fait pousser des parties de cavalerie à Veilheil, Murnau et Mittenwald, et à Füssen pour avoir connaissances des mouvements de l'ennemi. J'ai chargé le général Heudelet d'envoyer des reconnaissances à Tolz, sur l'Iser, pour communiquer avec deux régiments bavarois que M. le maréchal Bernadotte y a détachés : l'avant-garde de ce dernier est à Parsdorff, et ses reconnaissances ont été jusqu'à Ampsing.
D'après les rapports que je reçois, le corps du général Kienmayer est en pleine retraite sur l'Inn, harcelé continuellement dans sa retraite ; il a perdu beaucoup de monde, le régiment de Deutschmeister est presque anéanti.
L'ennemi a fait reconnaître différents points de la rive droite de l'Inn, pour y rétablir des retranchements ; mais jusqu'à ce moment on ne paraît point avoir travaillé de Rosenheim à Kreibourg.
D'après le rapport de plusieurs personnes qui ont vu les Russes, il paraît que ceux arrivés à Neu-OEttingen sont dans un pitoyable état ; ils ont beaucoup de bagages et point d'artillerie ni de cavalerie.
Le maréchal Bernadotte a eu les mêmes renseignements sur leur compte ; depuis son arrivée à Munich il a fait sur les Autrichiens 1.700 prisonniers et leur a pris en outre 19 bouches à feu, avec environ 300 canonniers et leurs officiers. C'est un major bavarois, détaché en partisan, qui leur a pris aujourd'hui 13 de ces bouches à feu.
Les rapports des partis de cavalerie que j'ai détachés, m'annoncent que des corps ennemis se retirent par Füssen sur Insprück ; on a vu passer des débris d'équipages.
Sous quarante-huit heures, j'espère avoir des renseignements certains.
P.S. Dans l'instant on me fait le rapport qu'un parti autrichien de 1.000 chevaux a pris possession de Landshut ; il a dû détacher sur Freising deux escadrons ; il ne doit y avoir dans ce dernier endroit que 50 à 60 bavarois. Je communique ce rapport au maréchal Bernadotte.
retour à la correspondance de Davout
|