18 mars 1867
Lettre de Pierre Bonaparte à Napoléon

Sire,

Je ne puis que m'incliner devant les décisions de Votre Majesté ; mais Elle me permettra de Lui observer que mes enfants cesseraient dêtre naturels, du moment que je les légitimerais. Il n'entrait pas dans mes intentions immédiate d'épouser leur mère ; mais comme il n'y aurait pas d'autre moyen de les légitimer, je serais disposer à l'employer. Je viens donc demander à Votre Majesté l'autorisation que le statut du 21 juin 1853 rend nécessaire ; et je fais encore un appel à votre bon coeur, Sire, et à votre esprit d'équité.
Qu'il me soit permis d'exprimer une pénible réflexion. Par le fait, la situation exceptionnelle que le statut impose aux membres de la famille de l'Empereur me place dans une espèce d'interdiction des droits civils et politiques. Si on veut me nommer député, Votre Majesté s'y oppose. Je suis frappé d'une sorte d'inhabileté, de non-participation forcée au service du pays et de Votre Majesté. L'accomplissement des voeux les plus légitimes, des devoirs les plus sacrés, paraît rencontrer des obstacles. Et tout cela, certainement, sans aucune compensation suffisante.
Poser ces questions, c'est être convaincu qu'elles seront prises en considération, si l'opinion que j'ai toujours eue de la grandeur d'âme de Votre Majesté ne me fait pas défaut.
Je prie Votre Majesté d'agréer le nouvel hommage de mon profond respect et de mon attachement inviolable.
De Votre Majesté, Sire, le très-dévoué cousin.

Pierre-Napoléon Bonaparte

réponse de l'Empereur

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