M. de Vaudreuil au comte d'Artois
Rome, 13 février 1790
- n° 22

Quelle vaste carrière politique vous me donnez à parcourir, Monseigneur ! Et vous voulez que je vous donne des conseils ? Ah ! je sens trop combien mon instruction et mes lumières sont très au-dessous de la tâche que vous m'imposez ! Ce n'est qu'en tremblant que j'ose risquer quelques réflexions, et je vous supplie que votre amitié ne vous prévienne pas en faveur de ce que je vous dirai. Croyez à ma bonne foi, à ma franchise, et point du tout à mon insuffisante expérience dans l'art tortueux de la politique.
Je n'ai point parlé au bonhomme de ce que vous me mandez relativement à l'Angleterre. Il ne doit point, il ne veut point savoir ce que votre frère ignore ; et d'ailleurs l'homme qui voudrait guider, s'il y a quelque chose de raisonnable à faire, verrait avec peine un autre guide. Je vous ai détaillé ces raisons dans ma précédente lettre ; relisez-la. De plus, sans lui dire d'où ces lumières vous venaient, je l'ai sondé, et j'ai vu clairement qu'il ne croit pas à la possibilité de secours et de moyens venant de ce côté. Il ne croit pas que la France puisse faire une alliance avec la Prusse et l'Angleterre, sans renoncer à son commerce. Si la France voulait se borner à son continent, alors il croit cette alliance possible ; mais alors aussi la France deviendrait une puissance du troisième ordre, et l'Espagne n'y consentirait jamais, puisqu'elle perdrait aussi tous ses moyens de commerce. Mais il ne croit point à la bonne foi des propositions que fera l'Angleterre, tant qu'elle rivalisera pour le commerce avec la France.
Vous avez vu par ma dernière lettre que je pense absolument comme lui. Quelles que soient la moralité, la loyauté de M. Pitt, l'intérêt national marche avant tout ; et d'ailleurs il va se former un nouveau parlement ; qui sait s'il sera formé par Pitt ou par Fox ? Si les ministres en Angleterre étaient les maîtres, comment se fier à leurs propositions ? Au reste, Monseigneur, si, après avoir beaucoup réfléchi sur cet objet important, vous vous décidez à vous y livrer, je ne pense pas qu'il soit nécessaire avant le temps d'instruire le Roi votre frère quel est l'homme par qui les ouvertures vous sont faites, puisque les préventions qu'il a contre cet homme pourraient lui en donner contre ce qu'il propose ; mais il me paraît indispensable que le Roi votre frère soit instruit des propositions qui vous sont faites par le ministère anglais. Au reste le roi de Sardaigne est et doit être votre guide, et plus il vous témoigne de confiance, plus vous devez lui démontrer toute la vôtre. Il est en outre indispensable que l'Espagne soit instruite de ces propositions, puisque son adhésion y est nécessaire, et puisqueb c'est surtout sur ses efforts que l'on compte. D'après cela, il faut bien que le Roi de France en soit pressenti, sans quoi rien n'est admissible.
Je sais, à n'en pouvoir douter, que l'Espagne fait de grands préparatifs, mais je crois qu'ils n'ont point du tout en vue la Toscane, et qu'elle veut seulement être prête à tout événement et se montrer lorsqu'il en sera temps pour secourir la branche aînée des Bourbons. Son ministère, étant sage, ne peut pas choisir, pour augmente en Italie la puissance de la maison de Bourbon et les Etats de l'infant de Parme, le moment où les forces de la monarchie française sont, sinon anéanties, du moins suspendues. Il est certain que, dans le contrat de mariage du grand duc avec la princesse espagnole, il es stipulé que les Etats de Toscane ne seront pas héréditaires, si le grand duc succède aux Etats de son père, et que cet article, dans d'autres circonstances, aurait pu produire des débats et une guerre ; mais l'Espagne peut-elle, affaiblie par notre nullité, former à elle seule une pareille entreprise, lorsque l'Italie entière, et Naples surtout, y mettrait opposition ? Charles III, s'il vivait encore, aurait pu concevoir cette idée ; il avait de la chevalerie et un tel amour pour son nom qu'aucun effort ne lui aurait coûté pour l'agrandissement de sa famille ; mais la même énergie et le même système n'existent plus. Demain au soir, je reprendrai cet article, et je vous donnerai plus d'éclaircissements.
J'ai vu une lettre d'Espagne ; on s'y occupe sérieusement de la France, mais on veut du temps et de la prudence. On pense ici qu'il ne faut rien entreprendre que par de grands moyens, ne pas se presser, laisser l'Assemblée se perdre par ses extravagances, donner le temps à l'opinion de changer, aider ce changement, et songer sans cesse que rien ne peut réussir tant que le Roi ne sera pas libre. On pense que cette législature n'ira pas loin, et qu'alors le Roi et la famille royale courront moins de dangers, mais que, dans ce moment, tout effort étranger leur deviendrait funeste.
Il me tarde bien de savoir arrivé celui que vous avez chargé de vos papiers. L'homme est courageux et sûr ; mais il peut être suspecté venant de Turin, et je ne suis pas sans inquiétude. Le moyen que je vous avais indiqué dans ma dernière lettre aurait mieux valu, surtout avec toutes les précautions que je vous y conseillais. Mais la chose est faite, et il faut attendre le résultat.
Il y a un article de votre lettre qui m'a affligé. Vous me reprochez les larmes que j'ai versées à Naples de souvenir, et vous y ajoutez des phrases que je trouve exagérées. Ne vous livrez pas avec cette facilité aux préventions, Monseigneur, et songez qu'il faut beaucoup d'accord et d'harmonie pour porter remède aux maux de votre auguste famille. Songez aussi que l'opinion est revenue en faveur de celle dont vous vous défiez, et que son courage lui a ramené bien du monde. Telle est la position des choses, calculez-la bien. Je venais, quand j'ai reçu votre lettre, d'en voir une nouvellement arrivée. C'est un chef-d'oeuvre de sagesse, de courage, de sentiment et d'attachement pour vous et pour nous. J'étais encore tout ému de l'impression que j'en avais éprouvée, quand j'ai reçu la vôtre, et je vous avoue que cette phrase de votre lettre m'a vivement affligé sous plus d'un rapport. Ne vous aigrissez pas, Monseigneur, et, sans être trop confiant, ne devenez pas soupçonneux. Que vous importe qu'on voie M. de La Fayette ? Cela est peut-être indispensable, et il est difficile de bien juger de la distance où vous êtes. Modérez-vous surtout ; vous n'avez que trop d'énergie ; il faut la tempérer par de la sagesse.
On mande de Paris une nouvelle que je voudrais bien qui fût vraie et que vous êtes plus à portée de savoir que nous. On mande que la ville de Lyon offre asile et sûreté aux Princes et à tous les émigrants ; qu'elle répond de leurs personnes, des richesses qu'ils apporteront. La position de Lyon et ses intérêts bien entendus rendent cette nouvelle vraisemblable. Il n'en faudrait peut-être pas davantage pour changer la face des affaires. Il y a à Lyon un M. Imbert qui y commande, homme de tête, considéré, et dans de bons principes. Informez-vous si cette nouvelle a quelque fondement. Le voisinage des Suisses et de la Savoie peut donner de l'assurance à cette ville, et ces deux puissances sont suffisantes pour contenir Genève.
Le Béarn est toujours dans de bien mauvais principes ; mais la Navarre, l'Albret, le Bigorre sont inébranlables dans leur attachement à la monarchie ; voilà ce que m'a dit le duc de Guiche. C'est encore là un côté fort intéressant. Avez-vous correspondance avec Flachslanden et Bouillé ? On dit l'Alsace en meilleure disposition et Bouillé toujours maître à Metz. Voilà ce qu'il est bien important à savoir. Le Dauphiné, d'après les nouvelles, est bien divisé, et la Bretagne est devenu le théâtre de nouvelles scènes d'horreur depuis le retour de ses magistrats. Comme uls ont été jugés ! Cela fait horreur.
J'ai lu les brochures que vous m'avez envoyées. Une surtout, Nullité et despotisme de l'assemblée prétendue nationale, m'a paru un chef-d'oeuvre de raison et de style. Il en paraît beaucoup ; mais les lit-on ? les lit-on, surtout dans les provinces ? Il faudrait en répandre quelques-unes à la portée du peuple, qu'on a si indignement trompé. Il faut ouvrir les yeux à ce peuple égaré et ne pas s'en prendre à lui, mais aux scélérats qui les enivrent.
Le bonhomme a la vue bien nette ; mais il ne s'échauffe pas plus que les Espagnols, et sa longue expérience vaut bien la nôtre. Les réflexions que je vous ai envoyées par le dernier courrier contiennent tout son système. Je ne suis pas bastant pour l'en faire changer.
Il vient d'arriver un ordre de Naples de ne plus donner de passeport à Rome à aucun étranger. Il faudra que ceux qui voudront aller à Naples, Français, Anglais, Hollandais, etc., écrivent au gouvernement de Naples. Cela dégoûte tous ceux qui comptaient y aller, et personne ne veut s'exposer à un refus. Mais cet ordre décèle une peur effroyable, et vous voyez que les secours de Naples ne seront pas efficaces. Je vous l'avais dit d'avance. Là règnent le despotisme et la peur qui l'accompagne toujours.
Nos jeunes dames sont arrivées hier en bonne santé, et paraissent fort aises de nous avoir rejoints.
Ah ! Monseigneur, si je ne suivais que les mouvements de mon coeur, avec quelle ardeur je volerais vers vous ! Mais ma malheureuse amie a bien besoin de moi. le fond de son âme est bien déchiré, et vous devez juger, par l'effet qu'a produit le courrier que vous avez envoyé ici, de l'effet que produirait mon départ pour Turin. Quand il en sera temps, rien ne m'arrêtera, vous en êtes bien sûr. Mais à présent je serais utile à votre coeur, à votre bonheur, j'en ai la certitude ; mais je suis loin de croire que vous ayez besoin de mes conseils. Votre âme s'est élevée à la hauteur de ces grandes circonstances, et votre véritable et excellent conseil est le roi de Sardaigne, dont l'expérience, la sagesse et la tendresse ne pourront vous égarer. Moins il vous questionne, plus il faut vous ouvrir à lui et lui prouver que la reconnaissance et le droit des gens vous sont sacrés. Je n'aurai pas de peine à vous persuader cette morale qui est dans votre coeur. Je crois que les intérêts de la Cour de Turin s'accordent entièrement avec les vôtres, et qu'elle n'a rien à craindre de l'Espagne. Telle est l'opinion d'ici. Les préparatifs de l'Espagne et ceux de la Cour de Turin donnent beaucoup à penser à l'Assemblée Nationale, et il n'y a pas de mal à cela. Ceux de l'Espagne consistent à mettre sa marine en état formidable et à compléter son armée. Ceux du roi de Sardaigne, vous les savez mieux que moi.
J'ai vu Salis à Naples, et je n'ai vu personne là dans d'aussi excellents principes. Vous pouvez par la suite tirer parti de lui, et il est prêt à tout. Lesa cantons catholiques et aristocratiques ne l'aiment pas ; mais il a un grand crédit dans les cantons populaires et chez les Grisons.
Je veux à présent répondre à la recommandation que vous me faites d'avoir soin de votre amie. Ah ! dieux, vous qui connaissez mon coeur, croyez-vous qu'il n'a pas prévenu vos voeux ? C'est mon soin le plus cher à tous les instants, et je puis vous répondre qu'elle doit être et qu'elle est contente de ses parents, qui sont parfaits pour elle sous tous les rapports. Cette union, que vous désiriez tant, est parfaite, et les formes de part et d'autre charmantes. Sa santé est très bonne ; pendant mon séjour à Naples, elle s'était donné un coup à la tête et s'est fait saigner. Cette saignée lui a fait grand bien, car son sang était fort échauffé, et depuis ce temps elle ne s'est jamais mieux portée.
Le bruit s'est répandu depuis deux jours à Rome que le Roi et la famille royale se sont sauvés de Paris ; et un violent démagogue disait : "Ah ! dieux, si le Roi est sauvé, la France est perdue !" Conçoit-on cet excès de déraison ? On a aussi mandé de Gênes que Monsieur va aller à Turin par raison d'économie. Vous jugez du cas que je fais de toutes ces nouvelles. On avait dit M. Necker bien malade, mais il est, dit-on, ressuscité, et il va incessamment aller à l'Assemblée ; il aime les discours. On dit aussi qu'on veut y conduire le Roi ; que là on lui proposera de sanctionner plusieurs décrets, dont quelques-uns acceptables, et quelques autres inacceptables. S'il est bien conseillé, il les sanctionnera tous ; car, s'il en refuse quelques-uns, on en conclura qu'il avait donc sa liberté. C'est un piège nouveau qu'on tend à la crédulité de tout son royaume, et beaucoup de gens sont encore dupes. Cette finesse n'est cependant pas difficile à apercevoir, à moins de se boucher volontairement les yeux.
Ah ! Monseigneur, que vous avez bien fait de ne pas venir à Rome et de ne pas aller à Naples ! Jamais je n'ai mieux été inspiré qu'en vous parlant contre mon coeur. Ce voyage eût eu des suites bien funestes dans tous les sens, et notre rôle était fini. Il m'a fallu bien de la conviction et de la force pour vous contrarier à ce point, mais vous me rendez justice à présent, et vous me la rendiez même alors que vous me combattiez.
Je joins à cette lettre des réflexions sur l'article que vous m'avez mandé de communiquer. Elles se trouvent à peu près conformes aux miennes. Vous y verrez aussi un résumé d'une lettre reçue d'Espagne. Là et ici, les principes sont le mêmes, et on marche absolument du même pas, sans que rien puisse précipiter la marche. Depuis qu'on m'a envoyé les réflexions ci-jointes que j'ai fait transcrire, on m'a assuré verbalement qu'on a la certitude positive que l'Espagne ne songe pas du tout à la Toscane, et que la Cour de Turin doit être bien tranquille sur cet objet.
Nous venons d'apprendre qu'un sot a voulu assassiner le roi d'Angleterre et a manqué son coup. Quel horrible siècle que celui-ci ! On n'entend parler que de crimes et d'assassinats.
Les nouvelles de Vienne sont que l'Empereur est toujours sans ressource. Il vient d'établir un conseil pour les affaires intérieures et extérieures, composé de M. de Kaunitz, de M. le maréchal de Lascy, de M. le prince d'Aremberg et de M. le comte de Rosenberg. La Hongrie a demandé et obtenu d'être remise sur le même pied où elle était du temps de l'impératrice-reine. Le bruit de Vienne est que M. le marquis de Noailles va être rappelé et remplacé par M. le comte de Ségur, qui, on dit, a vivement adopté les principes de M. de La Fayette. On dit aussi que l'Assemblée Nationale fait signifier à l'Empereur qu'elle ne tient à aucun des anciens traités, et principalement au traité de Vienne. Tout cela est si fou que je crois rêver.
Je suis pris depuis hier par une goutte sciatique, qui me fait si horriblement souffrir depuis l'os de la cuisse jusqu'au genou, que je suis obligé de garder le lit, où je ne puis trouver une posture supportable. Je suis obligé de terminer ma lettre par l'excès de la douleur ; mais je ne la finirai pas sans vous répéter, mon cher prince, à quel point je vous aime ; je crois que cela soulage mes douleurs.

REFLEXIONS SUR L'ARTICLE COMMUNIQUE
Il est dit dans la lettre qu'on a reçue d'Espagne, en date du 26 janvier, qu'il y a plus de tranquillité en France, et qu'il y en aura encore davantage, si on n'y manque ni de prudence, ni de conduite. On désire que Dieu inspire et accorde l'une et l'autre à cette monarchie, et l'on ajoute que l'on est en paix en Espagne, mais qu'on y est très-attentif à tout ce qui se passe au dehors, et qu'on s'y prépare à tout événement.
Ces préparatifs sur terre et sur mer sont-ils seulement relatifs à ce qu'exigent la prudence et la politique dans le cas de la mort de l'Empereur ? Ont-ils pour objet la situation actuelle de la France, dont l'Espagne a un si grand intérêt de conserver l'existence et la force ? Ont-ils rapport à ce que l'Angleterre peut entreprendre contre les possessions espagnoles, privées désormais pour longtemps des secours de la France ? Devraient-ils faire craindre aux cabinets d'Italie que l'amitié de la reine d'Espagne pour son père, l'infant de Parme, fît penser la Cour de Madrid à établir ce prince dans le duché de Toscane, à la mort de Joseph II ?
Ces trois premières questions sont relatives aux vrais intérêts de l'Espagne et conformes au système qu'on lui connaît, de se faire respecter, de jouer un rôle en Europe par la sagesse de sa conduite et par le bon état de ses forces de terre et de mer. On ne saurait douter qu'en les augmentant progressivement cette Cour se trouvât bientôt en état de secourir la France, quand le moment en serait venu et quand la France elle-même ouvrirait les yeux ; en attendant, elle en imposerait aux factieux qui la déchirent et la décomposent.
L'Espagne est bien loin de se fier au cabinet de Londres. Elle est convaincue que les Anglais ont beaucoup contribué au bouleversement de la monarchie française, et que la maxime constante de Londres sera toujours de s'emparer du commerce que fait la France, et de partager les richesses des Indes Espagnoles. A Madrid, on ne se fie ni aux vues ambitieuses des deux Cours impériales, ni à celles du roi de Prusse, qui cherche à s'arrondir partout et à faire de la Hollande (sous sa dépendance, et, pour un temps, sous celle de l'Angleterre unie étroitement avec lui dans ce moment) un royaume pour les enfants de sa soeur la princesse d'Orange.
En voyant les choses de cette manière, il est presque impossible que l'Espagne songe sérieusement à établir l'infant de Parme en Toscane. Peut-on croire que le grand duc y consentît ? Et quels moyens aurait l'Espagne de l'y forcer, toute seule contre le voeu des puissances d'Italie et l'opposition de toutes les autres ? Sans la France, puissante comme autrefois, un tel projet est chimérique. Un coup de main, dira-t-on, peur réussir. Mais, en supposant le succès, comment espérer qu'il sera durable ? Le cardinal Alberoni est mort ; son successeur actuel, s'il n'est pas changé, est bien éloigné d'avoir des idées si gigantesques et si décousues.
On sera attentif à se procurer des notions certaines sur des objets si intéressants.
Les ombrages sont naturels dans les circonstances présentes. Ils sont bien fâcheux pour le moment, et rendent la correspondance encore plus difficile et plus dangereuse ; mais les soupçons dénués de preuves et de vraisemblance ne doivent ni durer longtemps, ni s'opposer à des projets également justes, raisonnables et essentiels.

P.S. Depuis ces réflexions écrites, on m'a donné la certitude positive que l'Espagne ne songe pas à la Toscane.

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