M. de Vaudreuil au comte d'Artois
Bologne, 21 mai 1790
- n° 36

Je profite de la rencotre que j'ai faite ici du baron de Choiseul, qui retourne à Turin, Monseigneur, pour vous donner des nouvelles de notre colonie voyageuse.
La douleur de Mme de Guiche est d'autant plus touchante qu'elle n'a aucune affectation ; elle se prête même avec une douceur et une complaisance extrêmes aux petites distractions que son père et sa mère veulent lui donner ; mais bientôt elle retombe dans les larmes et les suffocations. Le temps seul apportera du soulagement à sa tristesse ; mais elle a fait une grande perte, et elle le sent vivement.
Mme de Polignac écrit à Mme de Polastron ; en conséquence je ne lui écrirai pas aujourd'hui.
Le baron de Choiseul chante vos louanges, comme je les chanterais moi-même ; mais il m'a parlé d'un homme de M. de Maillebois, arrêté au Pont-de-Beauvoisin et mené prisonnier à Paris. Cela paraît le tourmenter beaucoup ; mais il ne m'a pas communiqué son inquiétude.
Nous serons dans quatre jours à Venise, où j'espère trouver de vos nouvelles.
Recevez, Monseigneur, l'hommage de ma tendresse et de mon respect.

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