Lettres du commandant Coudreux à son frère (1804-1815)

Fontainebleau, le 5 Frimaire an XIII (26 novembre 1804)

J'ai bien reçu, mon cher ami, ta dernière du 28 passé. Je suis toujours à l'hospice, assez mal portant et très faible, et je n'espère pas en sortir avant huit jours. Enfin, vaille que vaille, il faut bien s'en consoler. On ne réforme personne à l'Ecole militaire ; le général vous donne votre sous-lieutenance quand vous l'avez méritée, et on dispose ensuite comme on veut de son brevet. Tu sais quelle est mon intention relativement au mien. Je t'envoie sur M. Callaud un mandat de 1200 livres. Tu le lui présenteras quelques jours après l'avoir reçu. Tu m'enverras le plus promptement possible 400 ou 450 livres, et tu m'enverras en même temps pour le reste de la somme une lettre de crédit sur quelque ami de la capitale chez qui je puisse me présenter en assurance à mon passage à Paris. On ne donne plus actuellement aux sous-lieutenants la permission d'aller passer quelque temps avec leur famille ; il faut rejoindre de suite et sans délai, de manière que rien n'est moins certain que mon voyage à Tours.
Adieu. Je te recommande l'emploi de ùpn mandat. Surtout, ne me fais pas attendre, parce que, d'un moment à l'autre, je peux recevoir l'ordre du départ.
Mes amitiés chez toi.

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