Lettres du commandant Coudreux à son frère (1804-1815)

A l'hospice à Fontainebleau, le 24 thermidor an XIII (12 août 1805)

Depuis ta dernière du 22 messidor dernier, je n'ai pas reçu de tes nouvelles.
Je suis à l'hospice depuis quinze jours, mon cher ami ; j'y ai été étrillé d'une vigoureuse façon ; une fièvre chaude m'a fait souffrir le martyre pendant huit jours ; enfin la sueur est venue à mon secours et après avoir mouillé au moins quarante chemises, me voilà à peu près tiré d'affaire. Je crains bien que ma convalescence soit longue. Une chose qui n'était point gaie du tout, c'est qu'un sergent-major de mes amis qui occupait le lit le plus voisin du mien s'est avisé de faire son paquet pour l'autre monde ; tous mes amis ont tremblé pour moi et je reçois tous les jours leurs compliments actuellement que je me porte un peu mieux.
Adieu, je n'ai pas la force d'en écrire davantage.
Tout à toi.
Je suis au mieux avec le général qui a la bonté de venir souvent me voir.

retour vers le tableau de correspondance de Coudreux