Lettres du commandant Coudreux à sa mère (1804-1815)
Fontainebleau, le 11 ventôse an XIII (2 mars 1805)
Lettre adressée à Madame Coudreux mère.
Enfin, ma chère mère, je puis donc vous accuser réception d'une de vos lettres. Je ne vois rien que de très simple dans le procédé que vous me reprochez à l'égard de M. et Mlle Dubois. Lorsque je suis arrivé à Paris au mois de nivôse dernier, il faisait un temps affreux et je ne me suis pas trouvé tenté d'aller faire quatre lieues dans Paris pour aller les voir, d'un autre côté il me semble qu'il eût été plus malhonnête de leur remettre leur argent de Paris plutôt que de Fontainebleau.
Malgré la vie ennuyeuse que l'on mène à l'Ecole militaire, je suis fort content d'y être. Lacretelle est dans ce moment à Paris et je crois qu'il travaille aussi pour y entrer, il y a déjà quinze jours que j'ai reçu sa dernière lettre. Je n'ai d'autre projet que celui d'être officier, le plus tôt possible ; je travaille le plus que je peux et il paraît qu'on est assez content de moi. Le général vient de me faire passer à la compagnie d'élite. J'ai tout lieu d'espérer que je ferai partie de la première levée, cependant, je n'ose pas trop y compter. Faites-moi le plaisir de m'envoyer deuxpaires de souliers semblables à ceux que Moulin m'a dernièrement faits. Priez Pillet de mettre dans le paquet les trois volumes d'éléments de physique de Brisson qu'il trouvera dans mes livres.
Adieu, ma chère mère, aimez toujours votre soumis fils.
Alex. Coudreux
P.S. Envoyez-moi ce que je vous demande le plus tôt possible. Faites faire, je vous prie, par Moulin une paire de souliers et une paire d'escarpins ; envoyez-moi une paire de bas de coton blancs dont j'ai besoin ; que les bas soient beaux et neufs.
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