Lettres du commandant Coudreux à son frère (1804-1815)

Fontainebleau, Ecole militaire, 10 janvier 1806

A l'instant, on vient de donner à l'Ordre, que les élèves, qui avaient l'espoir de partir à la prochaine promotion, eussent à se mettre en mesure pour les frais de leur équipement. Voilà, comme tu le vois, une assez bonne nouvelle. De plus on les fait appeler chez le général pour leur demander dans quelle arme ils désirent servir.
En attendant que je reçoive ma commission, je mène ici la vie d'un bon bourgeois. Ma qualité de sergent-major reste un titre honorable. Je suis de la 1ère compagnie. On m'exempte de corvées, de garde, d'appel, etc. En un mot je n'ai plus qu'à désirer ma sous-lieutenance. Le général me traite toujours bien. Je suis fort bien aussi avec le capitaine d'artillerie auprès duquel je travalle continuellement depuis un mois. J'ai été choisi, moi deuxième, pour faire de l'artifice : fusées à bombes, lances à feu, étoupilles, gargousses, tout cela n'est plus qu'un jeu pour moi. Les manoeuvres d'artillerie vont toujours leur train. Je me suis fait, avant-hier, une assez bonne réputation, en déchargeant un obusier dans lequel on venait de brûler en vain deux amorces.

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