Lettres du commandant Coudreux à son frère (1804-1815)

Saint-Cyr, 12 mars 1806

Le pauvre Thiébault a été bien malheureux dans la dernière campagne ; sa blessure est fort dangereuse, et on craint qu'il ne puisse jamais se servir de son bras. Tu sais sans doute que Richebourg a été tué à la bataille d'Austerlitz ; il a été emporté par un boulet aux côtés de son général.
Voilà le sort des militaires : on mange son bien, on ruine sa santé, et la mort vient impitoyablement vous enlever tout le fruit de vos travaux et de vos sacrifices.
Outre la maison du général Du Teil, nous avons encore celle de Mme de Villarceaux, où nous avons été présentés par son fils, dont j'ai été le sergent-major. Ces deux connaissances nous seront fort agréables pendant tout le temps que nous passerons au Prytanée.
Nous vivons fort tranquilles à Saint-Cyr, en attendant les promotions. Le ministre de la guerre vient d'arriver à Paris ; nous ne tarderons sûrement pas à recevoir nos brevets.

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