Lettres du commandant Coudreux à son frère (1804-1815)
Provins, 16 août 1806
Depuis ma dernière en date de Metz nous avons continué notre route sur Paris. En arrivant à Meaux, nous avons reçu l'ordre de nous diriger sur Provins, où nous sommes entrés hier après un très heureux voyage. Les lettres adressées à Neuchâtel et à Mayence m'y attendaient.
On prétend que nous ne resterons pas longtemps dans cette garnison, et que nous irons incessamment camper dans les plaines de Grenelle ; mais ce ne sont que des on-dit. La ville de Provins est d'ailleurs fort agréable. Les dames reçoivent volontiers le corps des militaires ; on nous a donné pour commencer un fort joli bal, où nous avons tous dansé comme si nous n'avions pas fait 10 lieues dans la journée.
La paix continentale va infailliblement se faire. Pour ce cas je forme des projets de retraite ; pourquoi en effet resterais-je alors au service ?
En atendant, me voilà établi à Provins, comme je l'étais, il y a six semaines, à Mayence. Nous sommes commandés dans ce moment par un jeune chef de bataillon qui n'a que vingt-quatre ans, et qui a vingt mille livres de rente, la croix de la Légion et un bras de moins.
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