Lettres du commandant Coudreux à son frère (1804-1815) Paris, 20 octobre 1806 ... Tu me grondes bien mal à propos, mon cher ami, relativement à mon changement de compagnie. Je suis passé au 1er bataillon du plein gré de notre colonel qui aime trop les jeunes gens pour ne pas chercher à les avoir sous ses yeux. On ne cabale point au reste au régiment ; un officier qui s'en aviserait ne serai pas bien venu ; je serai le premier à chercher querelle à celui qui s'en mêlerait ; dans tous les cas, je suis charmé d'avoir de l'emploi, car il n'est pas fort agréable de rester à la suite, surtout quand on court le risque de demeurer face à face avec une troupe de vieilles bêtes comme celles qu'on laisse ordinairement dans les dépôts. Je te connais trop bien pour croire qu'à mon âge, monsieur le Dragon, on fût parvenu à te faire goûter de pareils avis. Mes amitiés chez toi ; parle-moi donc de mes neveux. |