Lettres du commandant Coudreux à son frère (1804-1815)
Paris, 24 septembre 1806
Je reviens de Meaux où je suis allé escorter plusieurs convois.
Il paraît que nous nous battrons décidément avec les puissances du Nord. Les armées prussiennes font de grands mouvements, et vont bientôt se trouver face à face avec les nôtres. Tous les maréchaux d'Empire sont partis pour se rendre à leurs postes, et on assure que l'Empereur ne tardera pas à les suivre. Il a dû présider aujourd'hui le sénat. Toutes les troupes qui occupaient le camp de Meudon, et les différents régiments de la garde impériale vont en toute diligence sur le bords du Rhin. La garde impériale est en grande partie conduite par des relais et fait 30 lieues par jour.
Le choc sera rude, et nous aurons sans doute encore de grands changements politiques. Quant à nous, nous ignorons encore ce que noue deviendrons. Nos carabiniers n'arriveront que le 27. Nous savons seulement que le général Oudinot désire nous avoir avec lui, et nous nous munissons provisoirement des effets qui nous sont nécessaires pour faire campagne. Mon armée de réserve a servi à l'emplette d'un manteau avec lequel je suis tout disposé à braver, s'il le faut, les rigueurs du bivouac.
Si nous étions moins chargés de service, j'aurais beaucoup d'agréments à Paris. J'ai été accueilli bien gracieusement par les parents de plusieurs élèves de l'Ecole de Fontainebleau, avec lesquels j'étais très lié.
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