Lettres du commandant Coudreux à son frère (1804-1815)
Au camp de Sochaczew , 7 septembre 1807
Je suis de retour de Varsovie depuis dix jours ; me voilà donc encore une fois habitant d'une baraque en paille, qui ne vaut pas assurément le joli château de Kleintauersee, mais il faut pourtant se contenter en attendant mieux. On croit d'ailleurs que nous resterons au camp jusqu'à ce que la mauvaise saison nous en chasse.
Merci, mon bon ami, de toutes les choses obligeantes que tu me dis à l'occasion de mon nouveau grade. J'en apprécie tous les avantages, et je ne compte pas pour rien celui d'être capitaine à vingt-cinq ans. Jusque-là, je n'aurai pas à me plaindre, puisque j'aurai fait un chemin aussi rapide que qui que ce soit dans l'armée.
Voilà désormais mon sort fixé. Je ne pense plus à quitter mon état. Deux mille francs d'appointements augmentés de mes revenus me mettront à même de vivre honorablement partout. Je possède un bon cheval, je jouis de la table et du logement de mon colonel ; tout cela doit suffire à me contenter, en attendant notre retour en France.
M. Bellet m'accuse aujourd'hui réception de ta remise. Mon vendeur est satisfait et moi aussi, car j'ai fait une bonne acquisition, et dame Vestale est une excellente bête.
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