Lettres du commandant Coudreux à son frère (1804-1815) Halberstadt, 31 juillet 1810 Je viens de donner l'adresse de Gavoty à M. Guilhaud, brave officier de mes amis qui a eu la cuisse fracassée à l'affaire de Ratisbonne. Il se rend à Paris pour solliciter une pension qu'il n'a malheureusement point obtenue dans le temps parce qu'il est resté onze mois malade dans une petite ville d'Autriche et qu'on l'a cru mort au régiment. Si ce brave jeune homme est obligé de rester longtemps à Paris, il est possible qu'il se trouve un peu à court d'argent ; prie Gavoty de lui compter en ton nom une dizaine de louis, si par hasard il les lui demandait. Cette somme pourrait lui être utile, et me serait à moi remboursée exactement par le régiment. Ce jeune officier, âgé de vingt-deux ans seulement, est enfant du régiment où son père a été capitaine ; nous le chérissons tous comme un frère. En lui donnant l'adresse de Gavoty, j'ai voulu lui prouver toute mon estime. Je suis persuadé qu'il n'en profitera pas sans le plus extrême besoin ; ainsi, mon ami, je regarderai comme un signalé service les complaisances que Gavoty pourra avoir pour lui, si par hasard il se présente. |