Lettres du commandant Coudreux à son frère (1804-1815)

Saratow, 14 juin 1814

Enfin, cette liberté si désirée va nous être rendue ! On vient de nous apprendre l'heureuse nouvelle de la paix ! Les premiers convois de prisonniers sont déjà en route ; j'espère moi-même partir dans le courant de la semaine prochaine. Nous sommes tous d'une joie inexprimable ! Les officiers qui ont assez d'argent pour voyager à leurs frais partent en poste, et pourront arriver en France dans six semaines. L'état de mes finances ne me permet pas d'aller si lestement, et je ne crois pas arriver sur les bords du Rhin avant quatre mois. Avec quel plaisir je vous embrasserai après une si longue absence et tant de malheurs !
Il paraît que les lettres que je t'ai écrites de Saratow ne te sont point parvenues, puisque, depuis la tienne du 6 juillet de l'année dernière, par laquelle tu m'annonçais 1000 francs que j'ai effectivement reçus, je n'ai plus entendu parler de toi.

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