Lettres du commandant Coudreux à son frère (1804-1815)

Trachenberg, 8 septembre 1814

J'arrive à l'instant à Trachenberg, jolie ville de Silésie. La poste pour la France part dans la minute ; je n'ai que le temps de t'écrire deux lignes.
J'espère arriver à Mayence le 29 ou le 30 de ce mois. Ecris-moi poste restante à Mayence, à Saarbrück et à Metz. Donne-moi des nouvelles de ma chère mère et de toute ta famille, et dis-moi sur quels amis de Paris je pourrai faire quelques dispositions. Je trouverai facilement une trentaine de louis dans la bourse de mes camarades, mais il faut régler quand on se quitte, et tu sais, mon ami, que je n'ai jamais mendié des secours à personne. Je suis gueux comme un rat d'église, mais je me porte à merveille et je me trouverai l'homme le plus heureux du monde si j'apprends en arrivant en France que vous êtes tous contents et tranquilles.
Adieu. Je vous embrasse de tout mon coeur.

P.S. Ma lettre du 14 juin te sera sans doute parvenue.

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