Lettres du commandant Coudreux à son frère (1804-1815)

Paris, 15 mars 1815

Nos deux dernières lettres se sont croisées, mon cher ami. La mienne renfermait un mandat de 135 francs dont je te priais de remettre le montant au maréchal des logis Souveras, du régiment des Dragons du Roy.
Il ne m'est pas permis de penser à aller vous voir dans le moment actuel. C'est bien le cas ou jamais de rester ferme à mon poste. Nous n'avons ici d'autres nouvelles que celles des journaux que tu lis sans doute avec le même empressement que moi.
Je cherche partout des chevaux depuis rois jours. Je ne trouve que des rosses dont on demande de 8 à 900 francs. Je suis bien fâché maintenant de ne pas avoir suivi mon idée, et de ne pas m'être monté il t a six semaines. J'aurais trouvé alors, pour 4 à 500 francs, ce qui m'aurait parfaitement convenu.
Les régiments du Roi, de la Reine et de Monsieur, qui forment la garnison de Paris, ont défilé jeudi devant Sa Majesté dans la plus belle tenue. Aujourd'hui, nous attendons le comte d'Artois dans nos casernes. Mgr le duc de Berry commande les gardes nationales et les troupes de ligne de Paris. Nous faisons un service fort actif. Je suis de ronde aujourd'hui.

retour vers le tableau de correspondance de Coudreux