Lettres du commandant Coudreux à son frère (1804-1815)

Paris, 19 mai 1815

Je me suis occupé hier de ta commission, mon cher ami. Je t'ai acheté chez mon voisin, M. Marchand, le plus illustre fabricant de chandelles du fuabourg Saint-Germain, les 150 livres que tu me demandes de t'envoyer. Le tout partira demain pour être rendu en sept jours. Mon vendeur prétend que, pour se faire rembourser par le roulage, il aurait été forcé de payer une commission de 2 pour 100. En conséquence, il préfère un petit mandat sur Paris de 110 francs, somme à laquelle s'élève la facture, y compris les frais d'emballage, etc., etc., Envoie-le moi par retour du courrier.
Je cours comme un chat maigre depuis deux jours ; on forme à Paris douze régiments de tirailleurs de la garde nationale. Le prince d'Eckmühl, par ordre de l'Empereur, emploie dans les bataillons tous les officiers de la ligne qui se trouvent dans Paris; ma prochaine te donnera quelques détails à cet égard.
Les électeurs arrivent en foule ; le Champ de Mai sera brillant. Il paraît que l'Empereur ne pense point à partir, puisque tous les colonels de la Grande Armée ont reçu l'ordre de se rendre à Paris. On ne dit absolument rien de nouveau. Aura-t-on la paix ? Aura-t-on la guerre ? Personne ne peut résoudre une telle question. On a parié pour la paix des sommes considérables.
Tout à toi et à toute ta famille.

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