Lettres du commandant Coudreux à son frère (1804-1815)
Château d'Oyron , 3 août 1815
Nous sommes établis depuis quelques jours au château d'Oyron, situé à deux lieues de Thouars ; notre dépôt occupe Oyron et quelques villages aux alentours. Notre hôte, le vicomte d'Oyron, est un homme extrêmement aimable ; nous sommes bien, très bien chez lui, et, quoiqu'il tienne à l'ancienne noblesse et soit chevalier de Saint-Louis, en sa qualité d'ex-capitaine aux carabiniers à cheval, nous n'en recevons pas moins de sa part tous les jours mille preuves d'estime et de considération.
Si l'on s'en rapporte aux journaux, il paraît que le ministre de la guerre s'occupe en ce moment de la dislocation de l'armée. Alors, nous devons nous attendre à rejoindre incéssamment notre bataillon de guerre qui se trouve maintenant à Argentan.
Comment vous trouvez-vous du voisinage des troupes étrangères ?
Ma chère mère n'est sûrement pas restée à Saint-Cyr. Fais-lui mes compliments et donne-moi de ses nouvelles. Les Prussiens qui sont cantonnés devant Saumur se conduisent, dit-on, fort bien. Je désire que vous n'ayez point à vous plaindre de ceux qui habitent votre voisinage.
Nous avons arboré, le 24 du mois passé, et la cocarde et le drapeau blancs. On m'a assuré que le 35è de ligne vous avait encore fait peur à Tours. Je pense qu'actuellement tous les troubles sont apaisés, et que vos dames peuvent se livrer sans inquiétude et sans crainte à l'élan de leur patriotisme. Les costumes à l'écossaise sont-ils déjà en vogue en Touraine ? C'est un plaisant costume que le costume écossais.
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