Lettres du commandant Coudreux à son frère (1804-1815)
Paris, 4 mai 1815
J'ai reçu tes deux dernières lettres. Hurelle est venu chez moi hier matin. Il m'a prié d'attendre encore quelques jours. Il m'a assuré qu'il espérait recevoir des fonds très incessamment. Son affaire de la Garde impériale est manquée : il travaille à se faire placer comme chirurgien-major dans un régiment de ligne. Il m'a de nouveau chargé de te faire mille excuses de sa part. Il me paraît rempli d'honneur et de bonne volonté, et je crois, mon ami, que je serai bientôt payé.
On travaille sans relâche à l'organisation de l'armée et à l'armement des places de guerre.
Je vois souvent des officiers qui viennent des frontières et qui assurent que tout est encore parfaitement tranquille. J'ai déjeuné ce matin chez un certain M. de La Baume qui est parti de Lille lundi dernier, à 9 heures du soir. Il n'était pas encore question d'hostilités au moment de son départ.
L'acte additionnel a fait crier ici tous les patriotes ! Qu'en pensent nos Tourangeaux ? Il contient quelques articles qui sont diamétralement opposés aux idées libérales, et qui ne sont approuvés de personne. Je causais cependant hier avec quelques hommes pleins de moyens qui croyaient apercevoir dans ces mêmes articles, que tout le monde fronde, des vues politiques qui peuvent avoir sur l'esprit des alliés plus d'influence qu'on ne se l'imagine. Patience, la crise ne peut pas durer longtemps.
On ne sait pas encore quand l'Empereur partira.
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