Lettres du commandant Coudreux à son frère (1804-1815)

Courbevoie, 8 janvier 1815

J'ai à peine, mon ami, la force de t'écrire deux lignes en réponse à la tienne du 3 courant.
Dis, je te prie, à Mme Coudreux que ses petites commissions eussent été faites sur le champ et avec le plus vif plaisir sans une maudite indisposition qui m'oblige à garder mon lit. Figure-toi, mon cher ami, qu'avant hier au soir, au moment où j'y pensais le moins, je me suis senti tout à coup assailli de douleurs si vives qu'on a été obligé de m'emporter chez moi. La cuisse droite, la hanche et la jambe droites me font horriblement souffrir. Le médecin espère d'ailleurs que ce ne sera rien. On regarde cette douleur comme une forte attaque de goutte.
Adieu, mon cher ami. Excuse-moi auprès de ta femme e ne parle point de tout cela à ma chère mère.
Je vous embrasse tous.

P.S. Mon affaire du régiment va bien.

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